14/06/2007

Un voyage mouvementé [Ep. 2]

Ou en étais-je? Ah oui, on vient de se poser à PHL. Il est minuit heure locale, c'est parti mon kiki !

Tête dans le cul, démarche de zombie, le fait d'être sur le sol américain ne nous émeut guère. Immigration (trouffion d'une amabilité proportionnelle à celle du cafard commun à la recherche d'un endroit où faire ses besoins), récupération des bagages (tu crois vraiment qu'en te mettant devant le tapis ton bagage arrivera plus vite? Pov' cons !), don du formulaire précédemment rempli dans l'avion... Voilà pour les préliminaires, on peut désormais passer aux choses sérieuses.
Allez, on va pas chippoter : 3 heures de pure folie dans un aéroport contribuant à la lutte contre le chômage aux USA. Ah bah forcément, 2 incompétents au guichet, dont une qui va s'occuper de 3 vieilles pendant plus d'une heure, ca aide vachement la 20aine de personne qui ont raté leur correspondance !
Le portable ne marche pas, à mon grand regret. Meeeeeeeeeeeeeerde ! Ca va s'inquiéter en France...
Un mec porteur d'une chemise AMD entame la causette avec nous, mais bon, parler à des ours lobotomisés n'étant pas particulièrement gratifiant, la conversation ne s'éternise pas.
La délivrance arrive enfin lorsque la main d'oeuvre arrive en force. 5 employées en plus, ca aide un tout petit peu.
On y gagne quoi finalement? 1 vol à 7h45 le lendemain. Ah bah non, on est déjà le lendemain... 2 tickets repas d'une valeur de $15 chaque pour tous les 3, pour pouvoir manger le lendemain, en dédommagement de l'attente. Et une nuit d'hôtel potentiellement facturée... Waaak??? On doit payer pour dormir 3 heures dans un hôtel tout pourri se trouvant dans le 2ème aéroport de PHL guère proche d'ici?? Regards entre nous à faire pleurer n'importe quel représentant de MSF, et détermination primale... On va dormir à la rache !
On décide de se diriger vers le terminal indiqué sur le billet afin d'être plus proche lorsque le moment sera venu d'embarquer. Alors que nous étions en train de nous perdre, nous retombons sur le bonhomme AMD qui connaît vaguement mieux le coin que nous. Vaguement, oui, parce qu'au final on est obligée de demander à une vigile noire-américaine à l'accent rendant incompréhensible tout dialogue avec un individu dans notre état... Merci M. AMD.
Le terminal se trouve être à 1Km de là (évaluation mentale de la part d'un gars pas plus frais qu'après une soirée un peu arrosée) : heureusement qu'on a piqué un chariot à bagages !
L'entrée du terminal est gardée par un groupe d'individus dont le degré d'ébriété est évaluable à l'oeil nu comme étant fortement élevé, dont la présente activité est de faire mumuse avec les chariots autour d'une voiture... Détour prudent afin d'emprunter une autre porte...
A l'intérieur, ca n'est guère mieux, les individus semblent étranges. Nous allons nous réfugier à l'étage, dans le long couloir reliant les terminals, non loin d'un clochard qui sommeille.
L'aéroport fait vraisemblablement un effort afin de cultiver la population locale au moyen d'une exposition très intéressante sur l'évolution des drapeaux américains. Alors pour les Français incultes que vous êtes, je résume au moyen d'un brin de pseudo-code tout pourri :

Inclure fonction Affichage;

Drapeau = nouveau Drapeau();
Pour i allant de 1 à 50
Nombre_d_étoiles = i;
Afficher(Drapeau(i));
Fin Pour;

Et pour les non-geeks : chaque nouveau drapeau possède une étoile de plus que le précédent... Je n'ai même pas eu envie de gâcher le précieux espace de stockage de mon APN afin de photographier quelques échantillons.
Sommeil? Oui. Dormir? Non. J'ai du réussir à dormir 10 minutes, pensant dormir au moins 2heures.
Dégouté de voir à quelle vitesse s'écoule le temps, je fais le choix de ne pas dormir du tout. Pour les fans de jeu de rôle :

Tiling !
Vous venez de passer un niveau. Vous êtes désormais zombie niveau 2 !
Vous disposez désormais de la faculté "Automotion" vous permettant de vous déplacer sans aucun influx nerveux.
Vous disposez désormais de la faculté "Phobie" permettant de faire fuir les gens d'un simple regard.
Vous disposez désormais de la faculté "Haleine putride" permettant de faire fuir les gens insensibles à la faculté "Phobie".
Vous obtenez "Billet de $5" afin de téléphoner en France.

La machine à faire de la monnaie ne marche pas... Saloperie ! Je vais faire de la monnaie dans un distributeur de cochonneries : et un Snickers à $1, un ! Je passe 10 minutes à essayer de combiner tous les codes possibles afin de téléphoner en France : sans effet. Saloperie ! Je bouffe mon Snickers sans vraiment le savoir, et je rejoins les autres.
Dès que l'accès aux salles d'embarquement s'ouvre, on se précipite à l'enregistrement des bagages. Je tiens à féliciter la compagnie, qui engage des individus souffrant de handicaps : dans notre cas c'était un muet. Enfin, quand on avait besoin d'infos il l'était... Aaaah, USA, pays de l'omniscience... Pour le reste, notamment s'énerver parce qu'on ne fait pas ce qu'il faut, il réussissait à balbutier quelques mots et quelques soupirs. Pauvre con !
On file nos bagages aux gars qui gardent jalousement les tapis, et nous passons à la fouille. Bah là, pareil ! On est omniscient... On se fait reprendre par les gardes parce qu'on ne fait pas bien ce qu'il faut. Merde, j'avais pourtant penser à enlever ma ceinture ! Nan nan, c'est après mes pompes qu'ils en ont. On ne discute pas, on vire tout, on passe, on se rechausse et on range tout...
"Welcome to the United States" me dit le gars en me rendant mon passeport... "Hin Hin... Très drôle" pense ma cervelle en retour en lui jetant quelques doigts d'honneur mentaux...
Nous sommes enfin dans l'aire d'embarquement du terminal... On jette un oeil aux restos, on décide de se prendre un croissant et une boisson chacun... Après avoir attendu que les employés aillent cueillir les oranges et moudre le café, nous pouvons enfin déguster notre petit déj'. Le jus d'orange en valait la peine, le croissant me fait déjà regretter la France...
Attente, attente, attente... On se dépèche d'utiliser le 2ème bon d'achats en sucreries diverses. L'employé, sympa, fais tout pour qu'on exploite à fond le bon d'achat de $15, nous incitant à prendre toujours plus de bonbons.
On se dirige enfin vers notre hall d'embarquement, devant lequel trône fièrement un avion en carton. Ah bah oui, mais non, là, c'est pas possible...
Bon, de toute facon, on a pas le choix... Merde, l'hôtesse aussi elle est en carton, tout comme ses instructions... "Nan mais tu sais, si on percute un autre avion, la ceinture elle servira pas à grand chose, hein..."
Après une petite heure de vol dans les nuages, on atterrit enfin à Baltimore.
Pas le temps de trainer, notre pilote de stage ne va pas tarder à arriver. Direction les bagages, puis attente dudit individu.
La délivrance arrive lorsque nous quittons l'aéroport. On se sent enfin arrivé, et le trajet en voiture se révèle sympathique de par le côté très boisé du coin. Les bagnoles américaines sont à l'image d'eux : grosses. Bienvenue dans un des pays plus gros pollueur de la planète !
On va peut-être en rester là, non? Ok folks, so stay tuned !

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